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Les moments forts


C’est au Cinéscope de Louvain-la-Neuve, le 25 octobre 2012, soit un peu plus d’un mois après qu’il nous a quittés, qu’ont officiellement été ouvertes les festivités organisées pour le centième anniversaire de la naissance d’Henry Bauchau. Cette soirée inaugurale n’a pas manqué d’attirer de nombreux amateurs et curieux. Après une présentation générale du programme du Centenaire, Myriam Watthee-Delmotte (directrice scientifique du Fonds Henry Bauchau de l’Université Catholique Louvain), a cédé la parole à Marc Quaghebeur (directeur des Archives & Musée de la Littérature à Bruxelles A.M.L.) pour une conférence magistrale qu’il avait intitulée « L’Histoire et l’Œuvre. Ou la lutte avec l’Ange », mettant ainsi l’accent sur l’un des motifs fondateurs de l’écrivain belge. La conférence, que l’on retrouve dans le dossier thématique du cinquième volume de la Revue internationale Henry Bauchau. L’écriture à l’écoute, fut suivie d’une projection sur grand écran de Clios le Bandit, adaptation théâtrale d’un chapitre d’Œdipe sur la route réalisée en 2008 par Gisèle Sallin (Théâtre des Osses, à Givisiez en Suisse).

Le 22 janvier 2013, jour anniversaire de la naissance d’Henry Bauchau, se déroulait une cérémonie en hommage à ce dernier. La première partie de la soirée eut lieu dans le cadre prestigieux du Palais des Académies (à Bruxelles). Elle conviait pour une Table ronde animée par Jacques De Decker (Secrétaire perpétuel de l’Académie de langue et de littérature françaises de Belgique) diverses personnalités : le compositeur Pierre Bartholomée, l’écrivain belge François Emmanuel, Sofiane Laghouati (commissaire de l’exposition Henry Bauchau, l’épreuve du temps, au Musée de Mariemont), le poète Werner Lambersy, Christophe Meurée (F.N.R.S.-U.C.L. — codirecteur du numéro du Centenaire de la Revue internationale Henry Bauchau sur « Le temps du créateur ») et Myriam Watthee-Delmotte (dont l’essai Henry Bauchau. Sous l’éclat de la Sibylle venait tout juste de paraître). La discussion fut suivie par la représentation du Rêve de Diotime, scène dramatique pour soprano et grand ensemble de solistes. Cette œuvre de vingt-deux minutes, inspirée d’un passage de la nouvelle « Diotime et les lions », fut portée par la soprane italienne Valentina Valente et par l’ensemble instrumental de l’Institut supérieur de musique et de pédagogie de Namur (IMEP), sous la direction de son compositeur Pierre Bartholomée. La soirée s’est poursuivie au Poème2, théâtre bruxellois, où un buffet festif précéda la représentation du spectacle Combat avec l’Ombre, remarquable adaptation théâtrale du roman Le Boulevard périphérique par Frédéric Dussenne.

Un autre moment fort de ce Centenaire fut la tenue du colloque Henry Bauchau, le don de l’intériorité. Organisée par Catherine Mayaux et Myriam Watthee-Delmotte (directrices de la Revue internationale Henry Bauchau), du 21 au 23 février 2013, sous le patronage de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles), cette rencontre est l’événement scientifique marquant du Centenaire. Rassemblant des chercheurs venus d’horizons géographiques et disciplinaires différents, à la fois chevronnés et nouveaux arrivés dans l’univers de la recherche bauchalienne, ces journées d’étude ont eu pour objectif d’observer la constance d’une intuition, celle du don d’intériorité, qui a toujours sous-tendu le cheminement d’un homme et l’élaboration d’une œuvre aux facettes multiples. La troisième journée du colloque se déroula au Musée royal de Mariemont. Coordonnée par Sofiane Laghouati (conservateur au Musée de Mariemont), elle fut consacrée à des témoignages de créateurs : accompagnés au violoncelle par Mathilde Wolfs, se répondirent ainsi en écho poètes (Marc Dugardin, Philippe Lekeuche), romanciers (Yun Sun Limet, Nancy Huston), dramaturges (Frédéric Dussenne, Éric Pellet, Benoît Weiler), compositeur (Pierre Bartholomée), plasticien (Albert Palma), traducteur (Kris Lauwerys) et photographe (Jean-Luc Bertini) — chacun d’entre eux manifestant son amitié et de sa reconnaissance à l’égard d’Henry Bauchau.

En outre, on n’oubliera pas de mentionner la remise, le 21 février, du deuxième Prix Henry Bauchau de l’U.C.L. Les candidatures reçues étaient d’une grande qualité et difficile fut la décision du Comité, présidé par Philippe Hiligsmann (Doyen la Faculté de Philosophie, Arts et Lettres de l’U.C.L.) et composé de Myriam Watthee-Delmotte (secrétaire du Prix), Christian et Patrick Bauchau (fils de l’écrivain), Heinz Bouillon, Jean Leclercq et Philippe Lekeuche (tous trois de l’U.C.L.) et Catherine Mayaux (Université de Cergy Pontoise). Après avoir félicité l’ensemble des participants, et relevé l’admirable travail réalisé notamment par la sculptrice Marie-Jo Hostache et la photographe Marie-Agnès Kopp, c’est en définitive à Albert Palma, pour l’ensemble de ses travaux plastiques sur l’œuvre d’Henry Bauchau, que les membres du jury ont attribué le Prix. Les jurés ont particulièrement apprécié la qualité du travail artistique d’Albert Palma, ainsi que la profondeur du lien qui l’unit à l’œuvre d’Henry Bauchau. D’une finesse et d’une précision extrêmes, l’œuvre du plasticien rappelle « par certains côtés la calligraphie arabe et l’art musulman par le jeu remarquable sur la géométrie, et, par d’autres côtés, les manuscrits enluminés du Moyen-âge ». Des collaborations entre les deux artistes, on rappellera, parmi bien d’autres, la Petite suite au 11 septembre, publiée aux éditions du Grand Miroir (Bruxelles) en 2003 et La Pierre sans chagrin, poèmes du Thoronet, ouvrage d’art en sérigraphie de l’atelier Del Arco, promu par la Société des gens de gestes (Paris, 2006) et classé par l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France parmi les douze plus beaux ouvrages de bibliophilie de ces dernières années.

Décembre 2013 marque doucement la clôture des festivités du Centenaire de la naissance d’Henry Bauchau, que viennent ponctuer plusieurs événements. Du 6 décembre 2013 au 9 mars 2014, le Musée de Louvain-la-Neuve propose l’exposition Bauchau en échos : Albert Palma, Anne Dejaifve, qui met en dialogue les œuvres très contrastées de deux plasticiens inspirés par l’écrivain belge. Sous le commissariat d’Anne Querinjean et d’Étienne Duyckaerts, en collaboration avec le Fonds Henry Bauchau de l’U.C.L., l’exposition s’ouvre sur un vernissage le 5 décembre 2013, avec une lecture-spectacle du « Cri d’Antigone » par Angélique Ionatos, compositrice et chanteuse grecque — une héroïne mythique qu’elle connaît bien pour en avoir déjà emprunté les traits il y a quelques années. Par ailleurs, l’U.C.L. organise les 16 et 17 décembre, dans le cadre du Séminaire doctoral Poétique de l’archive (Paris 3 – Université de Cergy Pontoise – U.C.L.), un colloque consacré à Henry Bauchau en scène. Le théâtre et l’opéra au prisme de l’archive. Sous la direction de Jérémy Lambert et de Myriam Watthee-Delmotte (du Fonds Henry Bauchau), la rencontre a pour but de mettre en lumière la relation de l’auteur aux arts de la scène à travers ses archives, s’intéressant aussi bien aux processus de théâtralisation des textes littéraires de l’auteur, qu’au motif de la voix ou encore aux manuscrits inédits de Bauchau. Une rencontre que vient ponctuer, dans la soirée du 16 décembre à la Ferme du Biéreau (Louvain-la-Neuve), Ceinte, le nouveau spectacle de Benoît Weiler et d’Éric Pellet (du Théâtre de l’Estrade). Après s’être attaqués, dans les années 2000, à Gengis Khan, les deux dramaturges reviennent avec un spectacle inédit qui interroge, à partir de la pièce de théâtre La Reine en amont, la figure féminine, objet protéiforme, à la fois Mère fantasmée, Amante chérie, Mérence sublimée, et Sibylle crainte. Avec la collaboration d’U.C.L.-Culture.


Le fonds Henry Bauchau dépend de la Faculté de philosophie et lettres de l’Université catholique de Louvain
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